Mercredi 11 octobre, Emmanuel Macron a prononcé un discours à Rungis pour faire un premier bilan des États généraux de l’alimentation. Les mesures annoncées par Emmanuel Macron et le ministre de l’Agriculture sont déjà mises en oeuvre ou en cours d’élaboration depuis la création de l’AOP Sunlait en 2016.

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En août 2017, l’AOP Sunlait a été invitée à apporter sa contribution à l’atelier 5 des EGA en tant qu’organisation économique mais aussi comme représentant d’agriculteurs chefs d’entreprises, investis dans la recherche de solutions co-construites et innovantes pour la pérennité des filières agro-alimentaires françaises.
Nos propositions portent en particulier sur le renforcement du rôle des Organisations de producteurs, la contractualisation et le développement de l’esprit filière.

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L’actualité de ces derniers jours montre l’impatience et l’urgence bien légitime des producteurs de lait au vu du renversement des marchés !

On ne peut que se réjouir de l’annonce des prix du lait qui vont être pratiqués à partir de cet été et qui sont amenés à perdurer sur le second semestre 2017.

Le constat est bien là : les méthodes de calcul du prix imaginées  par l’interprofession en 2009 ont vécu .

On ne pourra pas toujours expliquer aux producteurs d’attendre l’effet des tunnels pour profiter de la hausse du prix du lait. On ne pourra pas toujours expliquer aux producteurs que le prix du lait est uniquement lié au prix des matières premières sur le marché mondial quand une partie du lait est transformé et consommé sur le marché intérieur. On ne pourra pas toujours expliquer aux producteurs que c’est l’offre et la demande qui font le prix du lait sans tenir compte du coût de revient de la matière première lait. On ne pourra pas toujours ignorer les valeurs non marchandes de notre lait.

Une nouvelle ère commence, la loi Sapin 2 nous invitants à mener avec nos différents clients l’élaboration d’une nouvelle formule intégrants notamment les coûts de productions.

Nous devons tous acteurs de la filière, saisir l’opportunité d’être novateur pour intégrer de nouveaux indicateurs la liste n’étant pas exhaustive !

C’est le meilleur moyen de mettre en avant les points à partager avec nos clients à savoir : le partage du risque, la répartition de la valeur, la réactivité, la transparence, la communication au près des consommateurs en deux mots la responsabilisation de l’économie laitière  !!

L’aboutissement de cette nouvelle formule doit apportée un vent de modernité, le contrat gagnant-gagnant !

C’est à ces conditions que les producteurs demain pourront avoir une vision d’avenir, faire leurs choix.

Vincent Leblond

 

L’ « or blanc » est célébré aujourd’hui partout dans le monde. C’est l’occasion de rappeler que le lait est une production agricole de premier plan en France et que la filière laitière française dispose de nombreux atouts…

Les conditions pédo-climatiques de notre pays sont propices à l’élevage laitier. Les producteurs de lait français ont un véritable savoir-technique et ont développé des systèmes compétitifs structurant pour les territoires ruraux et répondant aux attentes sociétales.

Le secteur de la transformation est particulièrement dynamique par un maillage de grands groupes internationaux et de PME, l’ensemble développant des produits de haute qualité réputés dans le monde entier et bénéficiant d’une bonne image auprès des consommateurs.

Mais l’ « or blanc » n’est pas de l’or pour tout le monde.

Au regard de ces nombreux atouts, un paradoxe inexplicable subsiste en effet : à l’amont de la filière, les producteurs laitiers ne dégagent un revenu ni suffisant ni stable. Malgré la compétitivité avérée des systèmes, la rentabilité des exploitations est trop souvent réduite à néant mettant en péril l’équilibre tout entier d’une filière qui, pourtant, a tout pour réussir…

Visiblement, quelque chose ne fonctionne pas. L’amont de la filière est l’amortisseur des fluctuations du marché mondial, livré à une précarité très éloignée du niveau de valorisation et de la stabilité du marché intérieur.

Le candidat Macron a bien relevé ce dysfonctionnement, faisant du prix payé au producteur une priorité de son programme agricole. Les prochains Etats Généraux de l’alimentation ne manqueront sans doute pas d’interroger et de résoudre ce paradoxe.

 Il est temps en effet de questionner l’ensemble des acteurs sur la répartition de la valeur et le partage des risques au sein de la filière.

Il est temps de rénover les relations entre les différents maillons de la filière et d’inventer un nouveau pacte alimentaire, durable et responsable, du producteur au consommateur.

Les Organisations de Producteurs sont les acteurs économiques légitimes des relations contractuelles entre les producteurs et les transformateurs laitiers. Elles sont les maîtres d’oeuvre de la négociation collective.

A ce titre, les OP et AOP sont et seront, demain plus encore, les chevilles ouvrières des nouveaux partenariats dans la chaîne de valeurs. Elles auront un rôle central dans le renouveau de la filière.

L’engagement politique pour accompagner le renforcement du pouvoir de négociations des OP et leur meilleure représentation dans les instances françaises et européennes est un préalable et  une conditions sine qua non d’une filière saine et équilibrée.

Nous, producteurs adhérents de l’AOP Sunlait, sommes prêts à prendre part aux débats !

Nous sommes prêts à relever le défi d’une filière vivante, transparente et responsable !

                                                                                                              Denis BERRANGER , Président de Sunlait

Les négociations sur le prix du lait pour le 2ème trimestre 2017 entre le groupe Savencia et Sunlait ont abouti le 19 avril 2017.
Suite à la rencontre du 19 avril plusieurs décisions ont été prises :

  • La mise en œuvre du dispositif « récents investisseurs » aura lieu à partir de juin 2017 sur la totalité de l’année 2017.
  • Le dispositif « jeunes agriculteurs » sera reconduit pour l’ensemble des bénéficiaires installés entre 2011 et 2017
  • Une revalorisation du niveau de prix du deuxième trimestre pour atteindre 300 € minimum dans toutes les régions en avril et mai soit 3,1€ en plus sur ces deux mois pour tous

Tous ces dispositifs n’auront aucune répercussion sur les négociations à venir sur le second semestre et sur une prochaine formule.

Enfin nous avons aussi eu une discussion sur les volumes tant au niveau des pénalités de sous réalisations que de dépassements, discussion qui est reportée fin juin après en avoir débattu lors des prochains CA.

Lettre ouverte adressée à Monsieur Alex Bongrain,

Président du Conseil d’Administration du Groupe Savencia, Fromage & Dairy

Monsieur le Président Bongrain,

Vous représentez le groupe Savencia auquel nous sommes fiers de livrer notre lait pour que vous le transformiez en fromages connus et appréciés des consommateurs (Tartare, Saint Moret, Caprice des Dieux, Saint Albray, Le Rustique, etc.). Comme vous le savez, nous mettons à profit notre savoir-faire 7 jours sur 7, 365 jours par an, pour produire un lait de qualité afin que vous puissiez continuer à satisfaire les amateurs de fromages.

Ce travail mérite une rémunération décente et nous n’avons cessé de présenter le chiffre minimal qui est aujourd’hui nécessaire à la survie de nos exploitations comme à la pérennité de la filière. Ce prix de base, vous le connaissez, il est de 350 € au minimum par 1.000 litres de lait. A l’occasion du Salon de l’Agriculture nous avons lancé une campagne de communication positive pour sensibiliser les consommateurs. Nous les avons incités à acheter vos marques pour nous soutenir. Leur achat devient alors responsable et ils vous demandent en contrepartie de leur acte citoyen, d’acheter notre lait au juste prix en reconnaissance de notre travail.

Cette campagne, maintenant relayée sur Internet a été très bien accueillie par les visiteurs, du Salon, par la presse et plus largement par les consommateurs. Plusieurs milliers de soutiens ont signé notre campagne sur le terrain et en ligne, parmi lesquels des hommes politiques, de simples consommateurs, des collaborateurs de votre Groupe et d’autres acteurs du monde agricole.

Fiers de contribuer à la réussite de votre Groupe, nous souhaitons pouvoir continuer à vivre de notre métier. Il faut donc que votre Groupe paye notre lait à la mesure de notre travail, de nos efforts et de la valeur qu’ils génèrent. Monsieur le Président Bongrain, nous vous demandons aujourd’hui de nous acheter notre lait à un prix de base décent, d’au moins 35 centimes le litre, pour nous permettre de couvrir nos coûts de production et de dégager un revenu minimum chaque mois.

Aujourd’hui, grâce à notre travail et celui de vos employés, vous affichez un résultat net de plus de 122 millions d’euros, soit une progression de plus de 86% depuis l’an dernier. C’est donc soutenus par l’opinion publique et par vos clients que nous attendons de votre part une augmentation décente du prix d’achat de notre lait.

Par son Conseil d’Administration et représentés par son Président, les 2600 producteurs de l’AOP Sunlait.