L’ « or blanc » est célébré aujourd’hui partout dans le monde. C’est l’occasion de rappeler que le lait est une production agricole de premier plan en France et que la filière laitière française dispose de nombreux atouts…

Les conditions pédo-climatiques de notre pays sont propices à l’élevage laitier. Les producteurs de lait français ont un véritable savoir-technique et ont développé des systèmes compétitifs structurant pour les territoires ruraux et répondant aux attentes sociétales.

Le secteur de la transformation est particulièrement dynamique par un maillage de grands groupes internationaux et de PME, l’ensemble développant des produits de haute qualité réputés dans le monde entier et bénéficiant d’une bonne image auprès des consommateurs.

Mais l’ « or blanc » n’est pas de l’or pour tout le monde.

Au regard de ces nombreux atouts, un paradoxe inexplicable subsiste en effet : à l’amont de la filière, les producteurs laitiers ne dégagent un revenu ni suffisant ni stable. Malgré la compétitivité avérée des systèmes, la rentabilité des exploitations est trop souvent réduite à néant mettant en péril l’équilibre tout entier d’une filière qui, pourtant, a tout pour réussir…

Visiblement, quelque chose ne fonctionne pas. L’amont de la filière est l’amortisseur des fluctuations du marché mondial, livré à une précarité très éloignée du niveau de valorisation et de la stabilité du marché intérieur.

Le candidat Macron a bien relevé ce dysfonctionnement, faisant du prix payé au producteur une priorité de son programme agricole. Les prochains Etats Généraux de l’alimentation ne manqueront sans doute pas d’interroger et de résoudre ce paradoxe.

 Il est temps en effet de questionner l’ensemble des acteurs sur la répartition de la valeur et le partage des risques au sein de la filière.

Il est temps de rénover les relations entre les différents maillons de la filière et d’inventer un nouveau pacte alimentaire, durable et responsable, du producteur au consommateur.

Les Organisations de Producteurs sont les acteurs économiques légitimes des relations contractuelles entre les producteurs et les transformateurs laitiers. Elles sont les maîtres d’oeuvre de la négociation collective.

A ce titre, les OP et AOP sont et seront, demain plus encore, les chevilles ouvrières des nouveaux partenariats dans la chaîne de valeurs. Elles auront un rôle central dans le renouveau de la filière.

L’engagement politique pour accompagner le renforcement du pouvoir de négociations des OP et leur meilleure représentation dans les instances françaises et européennes est un préalable et  une conditions sine qua non d’une filière saine et équilibrée.

Nous, producteurs adhérents de l’AOP Sunlait, sommes prêts à prendre part aux débats !

Nous sommes prêts à relever le défi d’une filière vivante, transparente et responsable !

                                                                                                              Denis BERRANGER , Président de Sunlait