Les producteurs de lait qui n’ont pas reçu de courrier de France Agrimer au 31 décembre 2016 dans le cadre de la procédure simplifiée, peuvent déposer une demande d’aide auprès de leur DDT(M) jusqu’au 28 février 2017.

Attention: seules les OP peuvent délivrer une attestation.

Comment cela va se passer ?

Les demandes d’aide doivent être effectuées à partir de l’imprimé Cerfa n°15653*01, disponible sur le site de FranceAgriMer (http://www.franceagrimer.fr/filiere-lait), qui doit être transmis avec les pièces justificatives nécessaires, aux DDTM concernées dès lors que les conditions suivantes sont remplies :

  • avoir livré du lait de vache à un acheteur, sans quantité minimale au mois de juillet 2016. Pour les nouveaux producteurs installés en production laitière après juillet 2016 et jusqu’au 31 décembre 2016 : justifier de livraisons de lait de vache après leur installation.
  • être répertorié au répertoire SIREN de l’INSEE par un numéro SIRET actif au moment du dépôt du dossier (de demande et de paiement),
  • ne pas être concerné par une procédure de liquidation judiciaire.

Le dossier sera examiné au regard de deux critères d’éligibilité :

  • Critère 1 : présenter une baisse d’EBE supérieure ou égale à 20%. Les nouveaux producteurs laitiers installés, avec ou sans aides, en 2015 et 2016 (donc installés depuis le début de la crise) en individuel ou en société sont exonérés du respect du critère 1.
  • Critère 2 : (un des quatre critères doit être justifié) :

–  être adhérent d’une OP reconnue ou d’une coopérative en juillet 2016 ou au plus tard au moment de la demande d’aide ou,

– justifier d’une démarche visant à développer l’autonomie fourragère de l’exploitation ou,

– disposer au 01/10/2016 de 30 vaches mixtes ou laitières au plus avec l’application de la transparence des GAEC ou,

– avoir stabilisé ou réduit la production de lait de vache sur la période de janvier à octobre 2016 par rapport à la même période de 2015, sur la base des volumes livrés à des acheteurs. Pour les nouveaux producteurs de lait, des dispositions spécifiques s’appliquent.

 

Historiquement les fermiers ont toujours payé leur fermage en quintaux de blé et kilos de bœufs, puis en monnaie sonnante et trébuchante sur la base des cours de ces deux produits. Les indices n’existent que depuis 1996.Mais jamais on a parlé du lait dans ces transactions.

Si nos arrières grands-mères étaient encore de ce monde, elles nous diraient la vérité sur cette production : le lait c’était l’économie de la maison. Il fallait traire à la main et transformer ce lait pour le conserver, soit en fromage pour améliorer la soupe quotidienne ou pour emporter avec un morceau de pain pour le repas à l’école ou au champ. Soit en  beurre pour en vendre quelques kilos sur le marché. Les quelques sous récoltés servaient à acheter ce qu’on ne pouvait produire  dans les jardins (sucre, café) mais aussi acheter du tissu, des boutons, du fil.

« Les sous du lait c’est pour faire tourner la maison pas un de plus ! » disaient les hommes dans les fermes depuis toujours et jusqu’à la 2nde guerre mondiale.

Ce n’est qu’entre deux guerres que des hommes ont commencé à faire le tour des fermes pour collecter les excédents de lait et reprendre les recettes ancestrales des femmes pour les industrialiser, les adapter à une société de consommation.

On a alors perdu, dans nos fermes, le savoir-faire ancestral des femmes et nous avons laissé s’en aller la plus-value qui avait été créée depuis des siècles.

Evidemment, il fallait rentabiliser la collecte et c’est ainsi que cette production laitière est devenue dans un certain nombre de ferme, la production principale. Mais historiquement, la traite est restée longtemps un travail de femme. Est-ce pour cette raison que cette matière première qu’est le lait ne doit pas avoir de valeur ?

Rappelons-nous que jusqu’à la 2nde guerre mondiale, la mortalité infantile était de 70/1000 naissances par an. L’amélioration de la nutrition par l’apport de lait de vache, cumulée aux efforts d’hygiène et de médecine ont permis de baisser ce taux à 3/1000 aujourd’hui. Rappelons-nous  que nos grands-parents citadins prenaient les transports pour faire le plein de provisions alimentaires dans les fermes pendant la guerre : ils avaient faim !!

Alors Messieurs les industriels et transformateurs laitiers, n’oubliez pas que le maillon essentiel de vos fabrications c’est le LAIT. Ce lait a une valeur de travail quel que soit le pays où il est produit. Quand vous nous rétorquez que c’est le marché mondial qui décide le prix payé aux producteurs, moi je vous affirme que tous les producteurs de lait au monde vendent à perte.

Qui a le droit de vendre à perte ?

Que deviendront vos usines quand il n’y aura plus de lait produit pour les approvisionner ?

N’êtes-vous pas en train de scier la branche sur laquelle vous êtes assis ?

Marie-Laure Bêchepois, 

Présidente de l’OP Perreault et chargée de communication AOP Sunlait