Réunis ce mardi 6 décembre, les adhérents de l’organisation de producteurs les Laitiers du Val de Loire ont échangé sur l’activité de l’OP, la conjoncture laitière et des éléments clés des élevages français et européens.
L’organisation de producteurs « les laitiers du Val de Loire » livrant à la fromagerie Tessier à Cornillé les Caves (groupe Savencia) a réuni ses adhérents pour débattre sur la situation de l’élevage français dans la situation de crise actuelle.
L’AOP SUNLAIT enfin reconnue
L’association d’organisations de producteurs SUNLAIT qui regroupe 10 OP livrant au groupe Savencia a été officiellement reconnue par les pouvoirs publics dans un arrêté publié le 25 octobre dernier. Une étape supplémentaire dans l’organisation des producteurs. « Cette reconnaissance permet à Sunlait d’avoir toute sa légitimité à négocier au niveau national avec l’entreprise Savencia » rappelle Maryline Ménard, Présidente de l’OP.
Apporter des clés de compréhension à la crise actuelle
Marion Mougeot du Bureau Technique de Promotion Laitière (BTPL) est intervenue devant l’assemblée sur le thème « Comprendre la situation actuelle des éleveurs pour mieux y faire face ». Cette intervention avait pour objectif de données quelques repères technico-économiques aux éleveurs. En effet « la pérennité de l’activité laitière dans une exploitation dépend de l’équilibre entre la maîtrise technique, la rentabilité économique et la préservation de la ressource humaine (charge de travail, astreinte, temps disponible, entente entre associés). Si l’un des trois piliers est déstabilisé, il peut déséquilibrer l’exploitation dans sa globalité » rappelle Marion Mougeot. « Il est nécessaire de suivre une stratégie cohérente avec son système d’exploitation et de garder ce cap, de connaître les chiffres et prix d’équilibre de son exploitation pour identifier les leviers à actionner et pouvoir se fixer des objectifs ».
Spécificité des élevages laitiers français par rapport aux éleveurs européens
« L’élevage laitier français est beaucoup plus diversifié comparés autres pays européens, diversité liée aux différents choix de systèmes et de stratégies possibles en fonction des territoires et des objectifs de chacun. » selon Marion Mougeot. Un comparatif a été réalisé entre les éleveurs du réseau European Dairy Farmers (EDF) animé par le BTPL sur différents thèmes. Et force est de constater que l’élevage français a une position plutôt favorable dans l’environnement européen. Outre des charges de mécanisation supérieures à la moyenne, le prix du foncier reste un atout majeur, les charges de bâtiment et d’achat d’aliments restent dans la moyenne européenne voire inférieures. Des atouts dont les éleveurs français doivent avoir conscience. « Bonne génétique, lait et produits de bonne qualité, petites structures, choix et diversités des systèmes (bio, hors sol, grands et petits élevages…), terres disponibles, climat pour les fourrages et prise en compte de la qualité de vie sont autant d’atouts cités par des éleveurs européens interrogés sur les éleveurs français ». En France, le modèle laitier d’Europe du Nord grand troupeau n’est pas le seul modèle à suivre, il n’existe pas de modèle type, la clé de la réussite réside dans le choix d’une stratégie cohérente et d’optimiser ses atouts » conclut Marion Mougeot.
Aurélien TENÈZE
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